IN BLOOM
PATRICIA REINHART
8 novembre - 8 décembre 2019
Vernissage : jeudi 7 novembre à partir de 18:00
Commissariat : Gabriela Anco
Projection du film «Anoir et la femme dans le jardin » de Patricia Reinhart
ciné collage, Full HD, BW and colour, loop, sound, 9,47 min, 2015-2017
vendredi 22 novembre de 18h à 21h à plusieurs reprises à travers la soirée
Patricia Reinhart, l’élémentaire élément femme
La plasticienne autrichienne travaille la sensualité comme fil rouge de l’identité.
« As a woman, after the storm, I lay down my arms. I don’t want to fight anymore or to act like a man. I would love to go to the garden, as a woman. » Artiste plasticienne autrichienne, Patricia Reinhart peint, installe, performe, photographie et réalise ses ciné-collages, montages d’images fixes et mouvantes en still-motion.
Son film « Anoir and the woman in the garden » (1) est un ciné-collage qui explore la féminité par le biais d’une sensualité impressionniste et définissante, exprimant une identité en dehors des stéréotypes et du mimétisme de la lutte masculin-féminin. Au carrefour du feu de l’eau de l’air et de la terre, Patricia Reinhart nous rappelle que nous sommes fait-e-s de particules élémentaires.
(1) Oeuvre présentée dans le cadre de la Nuit Blanche à Paris en 2018, projetée sur sur l'Enceinte de Philippe Auguste dans Paris 03.
Carine Dolek
FR
Un beau tableau commence par un trait. Ce trait – que le peintre travaille et retravaille, cherche, qui se dévoile et – éventuellement – se saisit. Chaque trait est différent, ou du moins, devrait l'être.
Les traits de Patricia Reinhart sont fluides, mais fermes. D’un soin presque maternel, ils entourent et caressent les courbures des volumes. Les toiles engloutissent à leur tour le spectateur, convié à leurs profondeurs.
Dans leur espace psycho-mental, des arcs-en-ciel deviennent sentiers qui s'entrelacent, perdus dans des morceaux d’aquarelle cotonneux. Maîtresse de ses formes, Reinhart perce, fendille, coupe, dégonfle et laisse fuir ou étrangle en moulant. En superposant les formes et les pigments, elle assemble ses tableaux de façon quasi sculpturale. Suggérant les inévitables constructions terrestres de Gaïa, provenant de cataclysmes naturels, d’éruptions volcaniques, de tsunamis ou tout simplement du passage du temps, les contours organiques de ces œuvres citent des couches de montagnes, de terre, de coquillages ou de cernes d’arbres.
Aussi plat qu’un tableau soit censé l’être, ici, nous sommes pourtant perdus dans une dimension voluptueuse à la trompe-l’œil, qui indique - et d’une manière tout à fait évidente - que le trait de la peintre a été établi à travers des années de travail, de pratique et de voyage, raffinant l’aspect figuratif qui se concrétise dans la présente configuration abstraite.
Ce trait s’inscrit dans la tradition académique viennoise, reconnu par les commissaires de renom, Harald Szeemann et Kasper König, et fleurit dans les gestes persévérants de l’artiste — noyau de son œuvre.
L'exposition IN BLOOM dans l'espace de la Galerie Mansart, forge une topographie naturelle, et prophétique, de la création picturale de Patricia Reinhart. Un paysage profond et sans limites, capturant le spectateur au centre d'une galaxie, dont chaque tableau représenterait l'une des nombreuses perspectives. Dans la lignée des peintres pionnières telles que Joan Mitchell, Martha Jungwirth, Georgia O’Keefe et Helen Frankenthaler, le travail de Patricia Reinhart ne révèle pas un aspect féministe, mais un discours féminin, faisant surgir des angles humains et francs. Évoquant des nuances de lumière surnaturelle, les toiles invitent le spectateur à découvrir les cycles mystiques et étranges de l’origine du monde. IN BLOOM évoque l'austérité de l’extraordinaire mécanisme de la reproduction de fleurs. Les coups de pinceau nous rappellent, en ce sens, une certaine magie comme point de départ de notre existence.
Gabriela Anco
IN BLOOM
EN
A good painting starts with a line. A line — which the painter is to work and rework, search for, unveil and eventually grasp. Every line is different, or should be so.
Patricia Reinhart’s lines are fluid, yet firm. In a nurturing, motherly way they surround and caress the shapely volumes. The paintings engulf the viewer in; invitingly. In a psychic manner, rainbows become paths, and paths intertwine in fuzzy bulks of watercolor cotton.
Master of her shapes, Reinhart punctures, cracks, cuts them (off), deflates and lets them leak or strangles and molds them. In a quasi sculptural process, she assembles her paintings, layering the forms and the pigments. Evoking the unavoidable earthly physical constructions of Gaia, that result from natural cataclysms as volcano eruptions, tsunamis or simply the passing of time, the paintings’ organic contours bring about layers of mountains, soil, seashells or tree rings.
As flat as a painting is meant to be, here, we’re lost in a voluptuous dimension à la trompe l’oeil, which denotes — and in a quite obvious way — that the Painter’s line was ascertained through years of work, practice and voyage, refining a figurative aspect into today’s self owned abstract configuration. It is indeed the Viennese academic tradition, surrounded by the likes of acclaimed curators Harald Szeemann and Kasper König, that transpires in the persevering gestures of the artist, the kernel of the work.
The exhibition IN BLOOM in the space of Galerie Mansart forges a natural (prophetic) topography of the pictorial creation of Patricia Reinhart. A profound and limitless landscape, capturing the viewer in the center point of a galaxy, where each painting would represent one of the unlimited number of perspectives. In consensus with pioneering female painters such as Joan Mitchell, Martha Jungwirth, Georgia O’Keefe, Helen Frankenthaler — Reinhart’s work is not disclosing a feminist aspect, rather a feminine discourse, revealing honest human angles. Reflecting shades of supernatural light, the paintings invite the viewer in the mystical and strange cycles of life and its origin. As a reference to the title, the austerity of the enchanted pattern of reproduction of flowers transpires through the brush strokes as to remind us of the magic, which is the starting point of our existence.