STEREOSCOPIE
FLORENCE GOURIER
3 février - 28 février 2016
De Nairobi aux Tumulus de Bougon, de Tombouctou à la Saline royale d'Arc et Senans, de l'Abbaye-aux-Dames à Saintes au Temple de l'Humanité rue Payenne, Florence Gourier s'efforce de saluer le génie des lieux où elle expose.
En l’occurrence Auguste Comte, fondateur du positivisme, précurseur de la sociologie et grand-prêtre d’un culte qui tenta de relier la rationalité scientifique à l’amour de l’humanité. Beau programme pour l’Hôtel Mansart, devenu au fil des ans chapelle positiviste investie par le Brésil puis galerie d’art. Le parcours de l’exposition était donc inscrit en pointillé, des origines de l’homme à aujourd’hui. Les carroyages matériographiques sertis de plomb retracent les débuts de l’aventure humaine sur les berges du lac Turkana et mènent en baroquisant florencegourier.fr aux portraits stéréoscopiques qu’inventa la grande révolution scientifique du xixe siècle. Les nombreux diptyques évoquent le double jeu des plaques du début de la photographie, les charnières en laiton articulent la volte-face des visages et le support en polycarbonate ajoute le triple jeu de la vision en transparence à la vision de l’avers et du revers. Un court-métrage de la réalisatrice Anne-Marie Gourier explicite les prodiges de la vision en relief du stéréoscope, la comédienne Pulchérie Gadmer raconte la découverte de l’instrument d’optique du grand-père oublié dans une cave depuis un demi-siècle. Depuis son diptyque, le grand Auguste bénit la triple alliance de la mémoire, de l’art et de la technique. Que rêver de plus !