COLLECTION CAPSULE

ANNE GÉRARD

7 septembre - 30 septembre 2015
Vernissage: 10 septembre 2015 18:00-22:00


Surprendre le spectateur et soi-même, telle est la devise d’Anne Gérard.

Sa collection de robes se déploie sur les murs de la Galerie Mansart. Elle a été conçue au fil de ses explorations techniques, des expérimentations de matières et des aléas qu’elle convoque.
Anne Gérard saisit le hasard. Une habitude chez elle. Elle trouve des robes de poupée Barbie dans la rue et s’en empare. Elle aime jouer les concours de circonstance. Son travail est souvent qualifié de “féminin” car apparenté au quotidien. L’association de la femme et du domestique la fait sourire. Chiche. Elle va développer l’argument et travailler sur l’attribut femelle par excellence, la robe.
L’ambivalence se déploie dans les archétypes, projection de fillette en princesse et corps industrialisé de la Barbie, beauté du rêve, hantise et morcellement des réalités.

Anne Gérard cultive l’étrange, le décalage et les contradictions. Sa collection propose différents modèles issus de techniques de façonnage inédites.
La robe miniature démesurément agrandie en trois dimensions par un feuilletage de photocopies. La mécanique de la reprographie au gré des retouches, des trames apparentes, des pliages et des variations d’encre, aboutit à une forme imprécise.
Dans ce jeu de restitution/reconstitution, le détail amplifié devient abstrait, très graphique. Les feuilles épinglées forment un froufrou mouvant.

La forme flotte. Les robes d’Anne Gérard, transfigurées, sont habitées de présences.
La robe détourée sur les tables d’atelier où elle enseigne. Traces de feutre, chutes de peinture, scarifications au cutter, les tables des élèves de l’école municipale de Nice se muent en palimpsestes de création, stigmates des essais, ratures et évolutions du blé en herbe. Anne Gérard établit des ponts entre ses pratiques d’artiste et d’enseignante, elle mêle le prémédité aux gestes involontaires. Lors de l’assemblage des tables, elle établit des liens et joue des contrastes.

Ses dessins enrobés de techniques inédites. Ils sont quasi étymologiques dans leur désignation. Le dessin est proche du graphein grec au sens d’entaille ou de déchirure sur la surface de la feuille. Colle, eau, feutre, superposition des matières, travaille à la pointe Bic, monotypes, boursoufflures, fragmentations et ellipses… Anne Gérard exploite et enrichit ses techniques au fil du temps, privilégie le changement dans la continuité. Elle aime « cerner le hasard », en se réappropriant les fruits de l’aléatoire.
Ses robes protéiformes apparaissent et impriment leurs multitudes d’histoires. Ironie domestique, l’artiste utilise subtilement l’eau de Javel pour tracer des motifs…

L’ambivalence est maîtresse, ses robes empreintes de présences fantomatiques dansent avec l’esprit des lieux.

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